En 2014, j’ai quitté un emploi sécuritaire et bien payé pour me lancer dans l’entrepreneuriat. Un monde complètement différent m’attendait et ce voyage a comporté bien des détours. Croyez-moi, j’en ai mis du temps avant de quitter ma mentalité de salariée et d’assumer ma nouvelle carrière.

Cet article s’adresse à tous ceux qui ont déjà douté, ou doutent encore d’avoir leur place en entrepreneuriat.

Deux ans après avoir effectué le grand saut, les contrats se sont faits plus rares et ma principale cliente a coupé nos collaborations de moitié. Alors, ce fameux doute ne m’a plus lâchée. Au point d’être à deux doigts d’accepter un emploi comme salariée.

Question d’en finir avec l’instabilité, j’avais proposé ma candidature pour un poste qui m’intéressait beaucoup. Puis, j’ai passé avec succès l’entrevue téléphonique et l’entrevue en personne. Durant les quelques semaines qui ont suivi, je flottais sur un nuage : mon sentiment d’insécurité était donc chose du passé !

Ensuite, dernière étape avant mon entrée en fonction, je suis allée suivre une formation de deux jours, assez loin de chez moi pour qu’on me paie l’hôtel. La première journée s’est bien déroulée… Jusqu’à ce que je réalise que cette vie n’était plus faite pour moi. Et je me suis alors rappelé les années perdues à être une employée malheureuse. Ouf ! Tout cela pour un salaire aussi peu élevé.

Le soir venu, je me sentais bien seule dans ma chambre d’hôtel. J’essayais de panser mes blessures (pas facile de tomber de son nuage !), quand on a cogné à ma porte. Mon nouvel employeur m’offrait un bouquet de fleurs, arborant fièrement la mention : « Bienvenue dans l’équipe ». Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer de découragement et de confusion. Comment avais-je pu douter de moi à ce point ? Où m’avait conduit mon peu de foi en la vie ? Je n’arrivais tout simplement pas à trouver les mots pour expliquer ce que je ressentais. J’ai eu besoin de plusieurs jours pour me remettre de tout ça…

Était-il seulement possible de faire marche arrière ? J’avais déjà commencé à référer mes clients à des collaborateurs de confiance. J’étais carrément en train de démanteler mon entreprise : serais-je en mesure de récupérer ma clientèle ?

Au milieu de ma tempête, l’une de mes clientes m’a fait réaliser que j’avais bien ma place dans le monde de l’entrepreneuriat. Elle m’a dit qu’elle était déçue par ma décision de renoncer à mes rêves. Elle m’a répété à quel point elle adorait travailler avec moi, et était persuadée qu’il y avait d’autres clients, comme elle, qui avaient besoin de moi. Voilà pourquoi je devais demeurer une entrepreneure. Pour ces gens-là.

À partir de ce moment, j’ai pris la décision de m’assumer en tant qu’entrepreneure et de me rappeler mon Grand Pourquoi. J’ai décidé d’écouter ma petite voix pour ne pas regretter, à l’heure de ma mort, d’avoir eu peur de suivre mes élans jusqu’au bout. Mon entreprise allait fonctionner et ce n’était pas négociable.

Pour réussir, j’ai sollicité les conseils d’une coach. Avec elle, j’ai bonifié mon offre, amélioré mon positionnement; j’ai mieux concentré mes efforts et enfin mis mon énergie aux bons endroits. Depuis, mon entreprise n’a fait que progresser.

Il m’arrive encore de traverser des périodes d’incertitude : j’ai encore du travail à faire sur moi-même ! Mais je sais au fond de moi que le jeu en vaut la chandelle : j’ai la liberté de créer ma propre entreprise, jour après jour, et d’attirer des clients extraordinaires. J’adore ma profession, je sens que je fais une réelle différence, et je développe mon plein potentiel. Sans compter tous les avantages d’être mon propre patron au quotidien : ne plus avoir besoin de réveil le matin, prendre mes pauses à n’importe quelle heure, sur mon balcon, et regarder la nature avec ma tasse de thé à la main… ?

Et vous, comment vivez-vous votre statut d’entrepreneur ? Quelle est votre histoire ?

Nancy Poirier
Facilitatrice Web et infographiste
Fondatrice de Prestige Web